Comme tous les autres jours où il travaillait et où il n'était pas de garde, Taylor se réveilla tôt. Le réveil sur son téléphone indiquait qu'il était cinq heures tapantes. A cette heure-ci, New York était toujours endormie. La Grosse Pomme est un peu flemmarde sur les bords. A l'exception de certains employés municipaux, des pompiers, policiers, médecins et éboueurs, tout le monde profitait encore d'un peu de sommeil avant d'entamer une bonne journée de labeur. Il avait l'habitude de se lever avant le lever du soleil pour s'entraîner avant de commencer sa journée de travail en tant que pompier à la caserne de New York. Il avait pris l'habitude de se lever tôt pendant son temps à l'académie de pompiers et cela était devenu une routine pour lui. Et depuis cette époque, sa routine matinale restait sacrément bien rôdée. Il n'avait pas dormi seul cette nuit. Deux hommes et une femme l'accompagnaient dans son lit king size, entièrement nus, enchevêtrés les uns sur les autres. Ils étaient les témoins d'une soirée festive qui avait dérapé sur quelque chose de beaucoup plus torride. Taylor en avait l'habitude. Et s'il n'avait pas été habité par son devoir, il serait resté pour profiter de ces corps allanguis une nouvelle fois, dès lors qu'ils eurent été consentants et pleinement éveillés. Il se libéra du poids mort de ses amants, sans les réanimer. Au bord du lit, légèrement éclairé par son téléphone, il eut un regard amusé en contrebas. Réveil glorieux, malgré les heures passées à s'envoyer en l'air, la veille. Qu'y pouvait-il ? Il finit par se lever et il se dirigea vers la salle de bain pour se préparer. Il commença par faire quelques étirements pour s'échauffer et préparer son corps à l'entraînement intensif qu'il avait prévu. Il prit ensuite une douche rapide, enfila un débardeur et un short puis il se dirigea vers la cuisine pour préparer son petit-déjeuner.

Taylor savait que pour maintenir sa forme physique, il devait manger sainement. Il prépara donc un smoothie riche en protéines et en fruits frais, accompagné d'une portion de flocons d'avoine. Il prit également une tasse de café pour se donner un peu d'énergie supplémentaire. Il fit tout cela sous la surveillance silencieuse de ses amis canins : Persillade, Donut et Martini. Ses trois compagnons étaient les témoins de sa vie. Ils en voyaient défiler des gens, dans cet endroit. Ils composaient avec parce que toute façon, ils avaient bien compris que jamais ça n'empêcherait leur propriétaire de les aimer et de les cajoler. Après avoir mangé, Taylor leur consacra du temps en papouilles, en mamours et il leur enfila leur harnais. Quand on regardait l'état des animaux, on se rendait compte à quel point il les aimait et il prenait soin d'eux. Leur poil était magnifique, brillant, il témoignait de leur bonne santé. Leur regard, alerte et complice, se posait avec bienveillance sur lui. Quand tout ce petit monde fut prêt, Taylor enfila ses chaussures et attacha les laisse aux harnais. Allait-il quitter sa maison en laissant ses plans culs dans la chambre ? Oui, totalement. Que pouvaient-ils bien voler de toute façon ? Taylor ne vivait pas dans le grand luxe. Et il n'existait aucun objet matériel irremplaçable. Il sortit sans un bruit de chez lui et commença à courir en petits foulées. C'était important pour continuer son échauffement. A mesure qu'il sentait son corps se réchauffer face au froid piquant de l'hiver newyorkais, il intensifia sa course. C'était un excellent moyen de faire de l'exercice et d'entrainer avec lui ses chiens. De cette façon, ils dépensaient eux aussi des calories, ça les rendait plus beaux, plus calmes et moins enclins à défoncer le mobilier par ennui.

Après une course de 5 kilomètres, il revint chez lui. Il offrit une petite récompense à ses fidèles amis et il reprit une douche. Un peu plus longue celle-là, avec de l'eau chaude. Il se prépara sur les coups de six heures, il se rendit à la caserne. Il avait laissé un petit mot pour ces invités de la nuit, afin de leur expliquer où se trouvait la nourriture, et leur donner quelques consignes avant qu'ils ne partent. On pouvait le croire fou, de faire ainsi confiance aux gens, mais Taylor n'accordait toujours que peu d'importance aux velléités humaines. Au pire, il tombait sur des gens malhonnêtes et voilà... Tout ce qui ne tuait pas, rendait plus fort et était donc parfaitement acceptable. Sur place, il salua ses collègues et commença à se préparer pour sa première mission de la journée. Taylor avait toujours pris son travail de pompier très au sérieux et il était connu pour être l'un des plus dévoués de la caserne, l'un des plus calmes et des plus patients aussi. En fait, ça n'était pas compliqué, mais ici, on le décrivait comme une force tranquille. Il gardait la tête sur ses épaules et sa binôme, Tyler, jouait le rôle de la casse-cou pour lui. Ils formaient un excellent duo. Premier réflexe, il s'assura que son équipement était en bon état et prêt à être utilisé en cas d'urgence. C'était important, car ça pouvait lui sauver la vie. Le début de matinée fut plutôt calme et hormis une intervention chez une famille où un des gosses s'étaient coincé la tête dans un parc pour bébés, il n'eut pas grand chose à faire. Alors, comme toujours pendant son temps libre à la caserne, Taylor aimait travailler sur sa forme physique. Il était persuadé que pour être un bon pompier, il fallait être en bonne santé et en forme physique. Il s'entraînait donc régulièrement dans la salle de sport de la caserne.

Taylor commença son entraînement quotidien en faisant des exercices de musculation. Il souleva des poids pour renforcer ses bras et ses jambes, sachant que cela l'aiderait à porter des équipements lourds lors de ses missions en tant que pompier. On sous-estimait beaucoup le poids de la combinaison anti-incendie d'ailleurs. Il fit également des exercices pour renforcer son dos et ses abdominaux, sachant que cela lui donnerait une meilleure stabilité lorsqu'il travaillait avec des équipements lourds. Bon et puis, ça lui donnait une ligne athlétique qui ne servait pas que dans le cadre de son travail. En général, sa musculature bien dessinée suscitait l'admiration des gens qu'il croisait, surtout de celles et de ceux qui finissaient dans son lit ou lui ouvrait le leur. A y être, autant joindre l'utile à l'agréable. Après avoir terminé son entraînement de musculation, Taylor passa à une session de cardio. Il commença par faire du jogging sur le tapis de course, suivi d'une session de vélo elliptique. Il savait que l'entraînement cardio était important pour maintenir sa santé cardiaque, ce qui était crucial pour son travail de pompier. Surtout quand on avait, dans la famille, des deux côtés, une génétique sacrément pourri sur le système vasculaire. Après avoir terminé son entraînement, Taylor se rendit à la salle de bain pour se doucher et se changer. Il revêtit son uniforme de pompier et se cala dans la salle de détente, sur un pouf, avec un livre à la main. Était-il en train de lire Anne Rice ? Mais oui, parfaitement. Et alors ? Ca lui valait quelques taquineries amusées de ses collègues mais Taylor n'avait jamais eu aucun problème pour assumer. Il était plongé dans sa lecture depuis une vingtaine de minutes lorsque l'alerte retentit. Ce qui était un peu ingrat dans ce métier, c'est que ça pouvait être calme un bon moment mais que les tuiles s'enchainaient. A compter de cet instant, Taylor ne cessa de courir, pour porter secours à des accidentés, évacuer des maisons en flamme, etc...

L'avantage c'est que cela l'occupa et qu'il ne ressentit aucun ennui. A un moment, profitant d'une accalmie, Taylor prit une pause pour aller manger en extérieur. Il connaissait un endroit sympa dans l'Upper East Side. Merci à Clara pour ses goûts de luxe, d'ailleurs ! En même temps, cela lui permettrait aussi de faire une petite patrouille dans le secteur. Il prit de la nourriture à emporter chez l'italien du coin et gara le véhicule, dont il venait aussi de faire le plein, dans une rue résidente. Il serait au calme pour manger, du moins, le pensait-il. Parce qu'après quelques minutes à savourer ses lasagnes, un détail attira son attention. De la fumée s'échappait d'une maison, en face de lui. Sûrement un truc oublié sur le feu. Le problème c'est que ça pouvait vite partir en sucette si personne ne réagissait vite. Taylor sortit de son fourgon, récupéra un extincteur et se dirigea vers la porte d'entrée où il tambourina à la porte. En espérant qu'il y ait quelqu'un là-dedans, sinon, il allait devoir s'inviter... A sa grande surprise, la porte s'ouvrit sur une... jolie blonde. Hé, Taylor était né avec des yeux, c'était bien pour regarder non ?

- Bonjour, je m'appelle Taylor, je suis pompier. J'étais en train de manger dans mon fourgon, lorsque j'ai vu la fumée noire dans votre cuisine. Vous pouvez m'en dire plus ? Tout est bien électrique chez vous ? Pas de gaz ?

Il parlait avec beaucoup de calme et se manifestait aucun signe d'affolement. Taylor pouvait se montrer très réactif, mais il ne paniquait jamais. La panique, c'était l'ennemie des pompiers, de toute façon.